« Putin c'est les keufs ! » « C'est la fin des haricots ... » « C'est tragique. » « On devrait peut-être courir ? » Je me mets à courir aussi vite que je le peux. Un regard en arrière et je découvre avec effroi que mon frère lui ne court pas. Au contraire, il tape la discute avec les policiers. Je reste planté sur place comme un poireau, un tétraplégique, un abruti finit. L'abruti ! Il venait encore de me la faire à l'envers. « Ça t'étonne tant que ça ? » Ah. Je ne vous ai pas présenté à Cloud. Cloud c'est la petite voix dans ma tête qui me dit de faire des trucs. « T'aurais pu me trouver un prénom plus sympa. » Pourquoi Cloud ? Et bien, c'est le prénom d'un personnage de jeu vidéo que j'aime bien. « Au lieu de te parler à toi-même, tu ferrais mieux de regarder devant toi. » Les flics s'approcher de moi à grand pas. Kurtis mon frère, venait encore une fois de me dénoncer. Et sachez que les minorités aux yeux bridés, sont souvent des coupables idéal. « Tu vois, je t'avais dit que c'était un petit con. » Mon frère m'avait toujours rejeté. Depuis mon arrivé à Crystal Cove. J'avais espéré qu'un jour, l'on puisse bien s'entendre. Êtres des frères. Cependant, le destin en voulait autrement. Une nuit de plus en cellule de dégrisement. Les parents qui arrivent et m'accusent de tous les malheurs du monde. Mon frère qui s'en sort avec un sourire au bords des lèvres. J'aurais voulu lui arracher ce sourire, mais je n'en avais pas le courage. « Petite tafiole. » « Je t'emmerde ! » Criais-je à travers les barreaux de ma cellules. « Silence là-dedans ! » Le garde me lance un regard suspect. Mes parents, eux semblent gêner. Ils savent. Ils sont au courant. Je ne suis pas seul dans ma tête. Et même si je l'accepte eux, ne l'acceptent pas. Je devais fuir. Fuir avant qu'ils ne m'attrapent, que la honte soit plus forte que leur amour. « J'me casse. » « Et tu reviens quand ? » « Quoi ? Je vais te manquer ? » « Bah un peu. » « Tu trouveras bien une autre minorité à emmerder. » Kurtis, il est comme ça. Je ne sais jamais s'il prépare quelque chose contre moi. Va-t-il me laisser, partir ou me retenir pour mieux me détruire ? Je n'étais pour lui qu'une pincée de sel, qu'il écrasait entres ses doigts, jetait derrière son épaule. Éloignant le mauvais sort. « Non, c'est juste un petit con. » Cloud, le grand poète. Deux ans se sont écoulés. J'avais alors  ans quand ma vie bascula une nouvelle fois. Mais pendant ces deux ans, beaucoup de choses sont arrivées. Je venais de découvrir ma passion. Quelque chose qui me faisait vibrer et me rendait vivant. La danse. Le break. Il m'aura fallu tout quitter pour tout redécouvrir. Apprendre à vivre. « Et moi, je me faisais chier. » Cloud lui n'approuvait pas. Ce côté marginal. Vivre au jour le jour. « J'ai besoin de stabilité ... Et d'une bonne douche. » Le pauvre, je le plains. Jamais il ne connaîtra le vrai bonheur. « Ça ne m'empêchera pas d'en dormir la nuit. » Je le plains vraiment. Pourtant, tout s'arrêta du jour au lendemain. J'avais dix-sept ans et mes parents avaient retrouvé ma trace. Il faut dire que ce n'était pas difficile vu que je n'avais pas quitté Crystal Cove. Ils décidèrent de m'envoyer dans un centre hospitalier, comme ils aiment appeler ça. « Chez les fous, en gros. » Un hôpital psychiatrique. Et je devais vivre une vie des plus normal. M'obligeant à abandonner la seule chose qui me faisait vivre. Ils décidèrent de m'envoyer dans une nouvelle école. Pour reprendre un nouveau départ. C'est ici que j'ai rencontré Pipper. Une sacré bonne femme. Elle m'avait approché en fin d'année. « Tu crois que c'est quels sujets du bac qui sont susceptibles de tomber ? » « Le mur de Berlin est déjà tombé, donc ça sera pas ça en tout cas. » Mais moi, je ne voulais pas d'amis. Je voulais courir tout nue sous la neige, un jour d'hiver. « Comme c'est mignon. » Je faisais tout ce que je pouvais pour l'éviter. Pour éviter mère Thérésa. Parce que cette fille, c'était la réplique de l'autre vieille bique. Toujours à vouloir faire une bonne action et aider le petit peuple. « Pourquoi tu m'ignores quand je te parle ? » « Pourquoi tu me parles quand je t'ignore ? » J'avais beau essayer, elle revenait toujours. Comme une moule accroché à son rocher. « N'empêche, j'aimerais être une héroïne » « Cool ... » « Non mais je me vois trop avec une cape, des pouvoirs et tout. » « Et le masque aussi. » « Ah ouais pour pas dévoiler mon identité. » « Non, parce que t'es moche. » Malgré tout avec le temps, je m'étais attaché à cette petite flamme d'humanité. Comme-ci je m'accrochai à une lueur d'espoir. « T'es amoureux ! » « NON ! » « A qui tu parles ? » « Personne. » « Taré. » Au final, nous étions devenus comme des amis, je traînais avec elle, de temps en temps, mais je trouvais qu'elle se mêlait un peu trop de ma vie. Et je savais qu'un jour, j'allais la blesser. Il n'y avait de la place pour personne. Cloud prenait toute cette place. « Comment ça se passe ta semaine d'exams ? » « Pas terrible, je suis allé au partiel et y avait pas mon nom sur la liste. Alors j'ai gueulé et tout, le vrai scandale. Les mecs, ils m'ont finalement donné une table, mais j'avais les boules » « C'est vraiment des tocards quand ils veulent. » « Ouais, mais en fait, je suis sur aucune liste ... j'ai oublié de m'inscrire ce semestre. » Après ces derniers mots échanger. Je fuguais une nouvelle fois. Adieu l'hôpital des dingues. « hasta la vista ! » En réalité, c'était Cloud qui m'avait convaincu. Il avait de bons arguments. Le seul souci dans son plan, c'était de savoir où aller. Le temps de trouver un meilleur plan, je décidais de reprendre l'ancien. Cela consisté à errer dans Crystal Cove, comme je le faisais avant. Je savais ce que je voulais faire. Danseur. « Le truc de tarlouze. » Cloud n'était pas enchanté. En même temps, il n'était jamais content. Je continuais ce train de vie pendant un moment, évitant soigneusement Pipper. Je ne voulais pas qu'elle me fasse la morale. Je ne voulais pas être normal. Je dois bien admettre qu'elle m'avait fait m'ouvrir aux autres. J'avais des amis. Des vrais amis. « Sympa. » Cloud restait quand même mon meilleur ami. Puis un jour. Un jour, je décidais de partir. Prendre l'avion et partir loin. La réunion. C'était ma destination. Le seul souci, c'est que j'allais prendre le même avion que Pipper. Son association partait pour cet endroit qui m'avait l'air paradisiaque. En plus, j'avais entendu qu'un concours de danse avait lieu là-bas. Je devais tenter ma chance, même si ça voulait dire, devoir supporter les reproches de Pipper. Cloud m'en faisait tellement, que j'étais devenu hermétique à toutes critiques.