❝ midnight rush, with a pen in my hand. dinkin lincoln, sand-script with a fan. remembering me, before we began. sometimes i felt so def in the jam. ❞ « MAMAN ! » Aucune réponse, deuxième tentative. « MAMAAAAAN ! » Je peux maintenant entendre des bruits de pas dans le couloir. C'est pas assez rapide. « MAMAAAAAAAAAAAAAAN ! » Cette fois, la porte de ma chambre ouvre et laisse entrer une femme avec la mine fatigué en peignoir de chambre. Je l'avais réveillé. Il était deux heures du matin. « Jade, je t'ai déjà dit qu'il n'y a pas de monstre sous ton lit. » Elle avait l'air exténué et mes histoires de monstre ne l'amusait guère. Surtout à cette heure. « Mais ... Mais ... Il a bougé, le monstre à bougé. » Je commence à pleurer et ma mère se rapproche de mon lit avant de s'asseoir sur le rebord. « Donne-lui un nom. » « Hein ? » « Quand on met un nom sur les choses qui nous font peur, on peut les contrôler, elles ne nous font plus peur. » Depuis ce jour, Raoul ne me fait plus peur. En fait, ça me rassurait d'avoir un petit monstre qui veille sur moi la nuit. Maintenant, il ne restait plus qu'à oublier ma peur de la banshee, le fir darrig, le lurikeen, le grogoch, les dullahan et toutes les créatures du folklore irlandais. Ma mère disait toujours que je lisais trop de livre. C'était les livres de mon père. Il en avait tellement et j'étais tombé sur cette collection racontant les histoires et légendes de mon pays, ça me fascinait. Mon père était quelqu'un de très intelligent et créatif, il travaillait pour le journal de la ville. C'était quelqu'un de généreux et attentif. Du moins, c'est ce que ma mère m'avait raconté. Je ne l'ai jamais vraiment connu, je n'avais que quatre ans quand il disparut de la surface de la terre. Seule ma grande sœur se rappelait un peu de lui. Elle avait huit ans à l'époque. Cependant, ma petite sœur a eu moins de chance, elle n'avait qu'un an. Il a pourtant bien fallu continuer de vivre, notre famille était aisée donc les problèmes financiers, on ne connaissait pas. Notre mère était une avocate qui avait décidé de prendre sa retraite anticipée quand notre père disparu. Elle s'occupait de nous, jouait avec nous, nous aimer plus que tout au monde. Je sais qu'elle essayait de remplir le vide laissé par notre père et honnêtement, elle le faisait très bien. « Il y a maman qui nous appelle. » « J'ai entendu. » « Bah bouge et descends voir. » « Non trop la flemme, vas y toi et elle veut quoi d'abords ? » « Elle a rapporté les vélos qu'elle nous avait promis. » « J'y vais ! » « Elle a toujours pas compris que c'était l'heure de mettre la table ... » « Ouais. » On ne le lui rendait pas toujours par contre. Mes sœurs et moi étions liés comme les doigts de la main. On était comme des triplés. Puis un jour, la vie nous porta un nouveau coup. Notre mère atteinte d'un cancer perdit la vie alors que je n'avais que quatorze ans. Ce jour-là, j'avais l'impression que le ciel me tomber sur la tête. Dieu merci, j'avais mes sœurs. Durant cette épreuve, nous nous étions soutenus comme jamais. Quelques jours plus tard, Joyce, ma grande sœur âgée de dix-huit ans décida de nous prendre sous sa garde. Je crois que nous n'aurions jamais supporté d'être toutes les trois séparés. Un jour, alors que nous faisions le ménage de printemps, Joyce tomba sur une cassette vidéo que notre mère conservait dans sa chambre. Elle était cachée dans un carton avec des documents et quelques photos de nos parents ensembles. Ni une ni deux, nous étions toutes les trois devant la télévision pour visionner cette fameuse cassette. « Joyce, Jade et Juliet. Si vous trouvez cette cassette, c'est que vous avez encore fouiné dans mes affaires. » On se mit toutes les trois à rire. « Bref, sur cette cassette, je vais vous révéler la véritable identité de votre père. Ce n'était pas qu'un simple journaliste. Avant de le devenir, il était l'un des plus grands artistes d'Irlande. Il signait sous le nom de Carver Stanton. Quand Joyce vu le jour, il décida d'arrêter son activité. Ses tableaux étaient devenus tellement populaire que des voleurs sont entrés plus d'une fois par effraction dans notre manoir. Il a alors envoyé toutes ses créations à Londres et il est devenu journaliste. Désolé de ne pas vous l'avoir dit plus tôt, mais nous ne voulions pas vous mettre en danger. » Je crois que l'expression être sur le cul était plus que valable à cet instant. C'est à ce moment-là que nous prenions toutes les trois la décision de partir pour Londres et de retrouver les œuvres de notre père. Nous pourrions peut-être retrouver sa trace. Grâce à l'argent de notre famille, nous décidions d'ouvrir un restaurant à Londres. Ainsi, nous commencions notre nouvelle vie.

❝ but the ones who loved me, told me to stop. like homegirl can't catch shit if it drops. a superwoman chick, you know that i am. some shit don’t fly by me in a man ❞ Une fois nos valises défaites dans notre nouvelle maison, la première chose que nous décidions de faire et de trouver un plan. On allait récupérer les œuvres d'arts de notre père, par la force s'il le faut. Après tout, ça nous appartient. « Les filles, il nous faut un plan. » Joyce fut la première à prendre la parole. « J'ai trouvé des informations, apparemment elles ont toutes été volés et elles se trouvent un peu partout à Londres chez des particuliers ou des musées. » « Alors, on va jamais réussir à les récupérer. » « Pas en toute légalité. » « Tu veux dire qu'on devrait les voler ? » « Il va nous falloir un peu d’entrainement, mais oui c'est l'idée. » A partir de cet instant, nous avions décidé d'emprunter une pente raide, mais c'était tout ce qu'il nous restait de notre père. « Il va nous falloir un nom pour notre petite bande. » « Tu t'es cru dans un film ? » « Pourquoi pas Black Birds ? » « Bon d'accords, mais d'abords on doit s'entrainer pas question qu'on aille en prison. » Ainsi, nous avons ouvert notre restaurant et mené nos vies le plus normalement possible pendant six ans. Durant ce temps Joyce était devenu avocate. Juliet avait entamé des études d'informatique. Moi et bien j'avais décidé de devenir soigneuse animalière dans un zoo de Londres. Notre restaurant marchait bien, nous avions même des clients réguliers.